Second Sight

 
 
 
 
 
 
 

(1) Peripherical Fovea, 2023

 
 
 
 

Far away from the city lights
Climbing a muddy hill
I raise my eyes to get a glimpse
Of the infinite beauty of the world

My neck is stiff
Yet my head is spinning
Over this fragment of
I feel powerless and powerful

Somehow I can't stare too long
Into the endless night
Its brightness echoes
Within me
Within each and all of us
Its mystery is all we need to know

 
 
 
 

(2) - (3) - (4) Far away from the cities lights, Without telling us, In The Dark, 2023

 
 

I love to go back and forth
between
the moon and the sun
I think - maybe
they have switched places
without telling us

 
 
 
 
 

I couldn't contain
my impetuous desire
for the creative power
of the mysterious darkness
around me

Being alone in the dark is
still the safest place to me

 
 
 
 

(5) Ce qui nous lie, 2022

 
 

 

Exhibition Views, Second Sight, CC Strombeek, Grimbergen, Belgium

2023

(1)
Peripherical Fovea, 2023
Lumière ambiante, vinyle miroir, polycarbonate (120 X 160 x 0,5 cm), cadre en aluminium, vernis mat, vernis satin et encre.
Dimensions variables

Un jeu d’opacité est créé par la combinaison du mat couvrant et du satiné translucide. Deux vitesses se mêlent, le premier vernis étant appliqué avec douceur, lenteur et régularité, tandis que le second est appliqué avec vivacité. La linéarité des passages de pinceaux est contredite d’un geste très rapide de la main imitant le geste quotidien d’effacer la buée sur un miroir de salle de bain.
Fovea désignant l’endroit sur la rétine de l’œil où se forment les images, Peripherical Fovea se place ainsi sur la frontière floue et ténue entre abstraction et réalité.


(2)
In The Dark, 2023
Lumière ambiante, verre mat (120 X 160 X 0,4 cm) et vernis.
Dimensions variable
(3)
Without telling us, 2023
Lumière ambiante, verre mat (120 X 160 X 0,4 cm) et vernis.
Dimensions variable
(4)
Far away from the cities lights, 2023
Lumière ambiante, verre mat (120 X 160 X 0,4 cm) et vernis.
Dimensions variable

Au premier abord, cette série de travaux apparaît silencieuse au point de presque se mêler avec son arrière-plan. Pourtant, lorsque l'on s'en approche à la recherche d'un angle favorable, des lettres mattes se révèlent. Ainsi, dépendamment de l'expérience de chacun, soit ces poèmes restent imperceptibles soit ils sont rencontrés activement et volontairement. En contraste avec les flots annihilant d'images et d'informations, ce jeu avec la perception et l'attention vise à laisser place à notre libre-arbitre. Il incarne également ma relation personnelle à la poésie : j'oscille en permanence entre le besoin de sa profondeur et de ses émotions et le besoin de distance et de légèreté. Les trois poèmes explorent des expériences personnelles et intérieures, au-delà du langage ; tout en référant à des gestes communément éprouvés la nuit, tel qu' admirer le ciel étoilé.

(5)
Ce qui nous lie, 2022
Impression UV sur verre.
24 X 18cm

Cette pièce est très spéciale pour moi. Tandis que je base ma pratique sur une recherche intellectuelle et sensible assidue : elle s'est imposée à moi.
Au cours des dernières années, j'ai été très secouée par la récurrence de l'exploitation symbolique des personnes de couleur ; trop souvent représentés comme des figures et non pas comme des humains avec toutes leurs complexités. Ces processus de réduction sont à la base de toute discrimination.
"Ce qui nous lie" (2022) est une photographie que j'ai prise, sur le vif, de l'écran de mon ordinateur pendant une scène émouvante d'une série TV.
Les contours et les traits de son visages peuvent être invisible au premier regard, pourtant cette image est revenue sans cesse à mon esprit avant de devenir une pièce : j'aime voir l'image elusive d'un homme noir, imprégnée de mystère et de fragilité. Tandis qu'il regarde au loin, la larme au coin de son oeil incarne, pour moi, la vulnérabilité nécessaire à la profondeur de toute connexion humaine.

Photos : Silvia Cappellari