Il viendra demain

 
 
 

(1)
Fiften Sunsets and Fiften Sunrise A Day, 2018)
Quinze Couchers et Levers de Soleil par Jour

 
 

(2)
Peripherical Fovea I, 2018
Fovéa Périphérique

 
 
 
 

(3)
Our Feelings Will Be Soaring, 2018
Nos Sentiments vont s’envoler

 
 
 
 
 

(4)
Il viendra demain, 2018
He will come tomorrow

 
 

 

(1)
Fiften Sunsets and Fiften Sunrise A Day, 2018
Quinze Couchers et Levers de Soleil par Jour*
Plexiglas et lumière blanche. Dimensions variables. (Photos : Salim Santa Lucia)
Depuis l'entrée, on peut apercevoir comme un étincellement, un appel mystérieux vers la dernière partie de cet espace dont le plan se dessine tout en longueur. Lorsque l'on s'approche, le mystère est d'abord entretenu ; comme une peinture dans l'espace, les arches de plexiglas se confondent et se fondent avec le sol et leurs ombres nettes et rectilignes. Lorsque l'on se trouve à leur hauteur, les volumes révèlent ensuite leurs secrets, les lignes courbes et rectilignes s'étirent et se dissocient. Ce travail questionne tout autant la relativité des points de vues et des distances que notre habilité à projeter des évocations concrètes sur des formes volontairement abstraites : ces objets trouvés sont détournés de leur usage premier (présentoirs) et peuvent, par exemple, se transformer en règles de mesure ou en anneaux lumineux d'une planète ou étoile encore inconnue. (*Les astronautes de l’ISS, Station Spatiale Internationale, observent en moyenne quinze couchers et levers de soleil par jour).

(2)
Peripherical Fovea I, 2018
Fovéa Périphérique
Papier réfléchissant (55 x 65 cm) vernis mat, vernis satiné, encre et lumière ambiante. Dimensions variables.
Un jeu d'opacité est créé par la combinaison du mat couvrant et du satiné translucide. Deux vitesses se mêlent le premier vernis étant appliqué avec douceur, lenteur et régularité, tandis que le second est appliqué avec vivacité. La linéarité des passages de pinceaux est contredite d'un geste très rapide de la main imitant le geste quotidien d'effacer la buée sur un miroir de salle de bain. Dans le cadre de sa première exposition, Peripherical Fovea I fut positionné dans une pièce à l'entrée de l'espace ; proche d'une grande vitrine, il est ainsi perméable aux changements dus à l'heure du jour et à la qualité de la lumière extérieure. Un autre dessin de la même série et constitué des mêmes éléments, Peripherical Fovea II, fut quant à lui positionnée dans une pièce en cave baignant dans la lumière produite par un vidéo projecteur. La température de couleur froide bleutée plonge la pierre de ses caves datant du 13e siècle dans une temporalité autre, éloignée de celle de la chaleur de la lumière des flammes de bougies. Leurs similitudes et les expériences différentes de ces deux dessins permettent d'apprécier et d'inclure les transformations à l’œuvre et l’environnement comme des matériaux à part entière. 

(3)
Our Feelings Will Be Soaring, 2018
Nos Sentiments vont s’envoler
Polyester, vernis divers, peinture iridescente et lumière blanche. 35 x 45 cm
La vie dans l’atelier est faite de matériaux qui y rentrent et en ressortent transformés ; d’autres y restent stagnants tels des éléments qui témoignent d’un labeur invisible d’une recherche pour trouver les justes combinaisons. Ce nuancier sur tissu est une base préparatoire pour le travail d’une grande pièce. Après avoir été manipulé pendant plusieurs semaines, il a fini par acquérir une autonomie - presque complètement recouvert d’une peinture irisée. La densité de la peinture lui confère un caractère nouveau flirtant avec l’étrangeté. Matière, geste et sujet se mêlent. 

(4)
Il viendra demain, 2018
He will come tomorrow
Polyester, medium porcelaine, lumière et filtre coloré. Dimensions variables.
Une pensée abstraite et mathématique est figuré par un dessin dans l'espace : le contour en aplat d'un escalier dont les marches sont érodées et inclinées par le temps. Un alignement parfait dans la première vision, le premier point de vue possible, qui se déconstruit ensuite au fur et à mesure de nos pas. 
Tout pourrait encore se passer ensuite. L'escalier est ici envisagé comme un temps architectural où l'infini des possibles reste encore entier. Et son accès est bloqué pour ouvrir à un champs plus fantasmagorique. Cette paroi textile suspendue est en grande partie recouverte de medium initialement destiné à la porcelaine, entretenant une certaine ambiguïté quant à son identité ; entre la fluidité d'un rideau-voile et la plasticité d'une bâche de chantier, synonyme d'un espace en cours de transformation.